Les effets du télétravail sur les pratiques de mobilité et les usages des réseaux de transport des Franciliens

L’organisation spatiale et temporelle du travail constitue un élément structurant des modes de vie des actifs et donc de leurs pratiques de mobilité à la fois pour les motifs professionnels (trajets domicile-travail et autres trajets professionnels) et privés (achats, accompagnement des enfants, etc.) Or la crise sanitaire engendre une montée du télétravail, qui pourrait devenir pérenne pour une partie des salariés et dès lors faire évoluer leurs mobilités quotidiennes (distances, modes de transport et horaires de déplacements), selon des modalités qui restent toutefois à déterminer.

La nature et l’ampleur des transformations à venir dépendront nécessairement des formes de télétravail qui seront mises en place ainsi que des profils d’actifs qui seront concernés. Mais elles découleront également du fait que la crise sanitaire, si elle se poursuit, risque de décourager durablement l’usage des transports en commun pour se rendre au travail mais aussi en tant que solution pour les enfants pour rejoindre leur collège ou leur lycée. Ainsi, la voiture pourrait faire un retour en force chez les actifs pour répondre aux besoins de sécurité sanitaire pour eux-mêmes mais aussi pour leurs enfants. Enfin, les répercussions d’une montée du télétravail en contexte de crise sanitaire devraient aussi concerner les pratiques de consommation, et donc les déplacements pour achats, en raison des réticences que certains peuvent avoir à fréquenter les magasins ou certaines catégories de magasins, comme les centres commerciaux. D’ailleurs, le confinement et les mois qui l’ont suivi ont été marqués par une forte hausse des achats en ligne de produits alimentaires (en drives notamment) et non alimentaires, mais aussi une plus grande appétence pour les petits commerces de proximité.

Dans ce contexte, largement inédit, ce projet propose d’analyser les effets du développement du télétravail en contexte de crise sanitaire (et économique) sur les pratiques de mobilité et les usages des réseaux de transport des Franciliens. Les variables testées concerneront les formes du télétravail, notamment en terme de fréquence, les facteurs socio-économiques, dont le genre, et enfin les caractéristiques des localisations résidentielles.