Les effets spatiaux du télétravail en Île-de-France

Usages des lieux et stratégies immobilières des entreprises

L’expansion du télétravail et l’assouplissement des règles de présence sur le lieu de travail, si elles s’installent durablement, ne s’accompagneront pas seulement d’importantes évolutions organisationnelles au sein de l’entreprise (pratiques de recrutement et de management, notamment) ; elles viendront inévitablement avec des transformations spatiales qui, à ce jour, sont encore peu documentées. Par transformations spatiales, nous entendons à la fois la gestion des surfaces à bureaux au sein des établissements mais aussi leurs stratégies d’implantation. Abaisser le nombre de salariés présents en même temps réduit-il pour autant le besoin de bureaux ? L’offre de bureaux va-t-elle chercher à investir des nouveaux espaces, moins centraux, moins onéreux aussi, si les entreprises prennent le virage du télétravail et cherchent à en profiter pour réduire leurs coûts fonciers ? Les stratégies d’implantation futures seront-elles plus sensibles aux aspirations des salariés en matière de préférences résidentielles ?

Le projet consiste à analyser l’impact des modalités de mise en œuvre du télétravail (part des salariés concernés, nombre de jours télétravaillés, télétravail à domicile ou en télécentre) sur les stratégies d’implantation des entreprises franciliennes du secteur tertiaire et sur la production de bureaux à un horizon de 5 à 10 ans. Nous cherchons à identifier si et dans quelles mesures la crise sanitaire et économique contribue à faire évoluer les stratégies spatiales des entreprises et les représentations des décideurs et des producteurs de bureaux quant à la façon de penser et localiser les lieux de travail.

La recherche s’intéressera d’une part aux reconfigurations infrarégionales entre l’agglomération parisienne et sa périphérie, d’autre part aux besoins en termes de lieux de travail « alternatifs » (co-working, télécentres, bureaux temporaires) et à leur localisation (par rapport aux lieux de résidence des salariés), et enfin à la façon dont le développement du télétravail pourrait amener certaines entreprises à réduire leur présence voire à quitter l’Île de France, à moyen ou long termes, dans une perspective de réduction de leurs coûts fonciers, notamment.